Poursuivre ses efforts
LES SOINS
Pendant la durée de la prise en charge institutionnelle, ou ambulatoire (avec suivi médical) les personnes dépendantes n’ont, pour la plupart, et si elles ont envie de se sortir de cette dépendance, pas de mal à être abstinentes. Elles sont en milieu « protégé ».
LA SORTIE DES SOINS – L’AUTONOMIE
Lorsque la personne quitte l’institution dans laquelle elle a séjourné pendant quelques semaines, voire quelques mois, ou quand elle « prend de la distance » avec son médecin dans le cas de soins ambulatoires, il va y avoir une période « rose », une période d’euphorie. La personne se sent mieux physiquement et psychologiquement. Elle va avoir envie de faire beaucoup de choses (trop probablement), car elle est en pleine forme.
PRUDENCE – VIGILENCE
C’est à ce moment-là que la personne doit redoubler de vigilence, être prudente.
Elle a envie de faire beaucoup de choses, de rattraper « le temps perdu » : NON, c’est bien connu le temps perdu ne se rattrape pas !
LE TEMPS
La dépendance s’est installée au fil des années, des années pendant lesquelles nous nous sommes lentement mais sûrement éloignés de la vie quotidienne, de ses obligations (familiales, sociales, professionnelles). Nous ne pourrons pas, en quelque temps tout reconstruire. Pour cela il faudra aussi du temps, de la patience, de la persévérance.
LE CONTEXTE
Pendant des années, nous avons vécus avec pour seul ami l’alcool. Nous avons fait le vide autour de nous ne voyant plus « réellement » les êtres qui nous entouraient : nos conjoints, nos enfants, nos amis, nos collègues. Tous ont dû s’organiser pour vivre au quotidien en fonction de notre « maladie ».
Au sortir des soins, nous allons bien. Notre souhait est de reprendre notre place dans leur vie. En famille nous aimerions retrouver celle que nous occupions auparavant. Au travail également. Ce n’est pas toujours chose facile ! Les Membres de notre Entourage ont besoin de temps pour que la vie reprenne un cours satisfaisant pour tous.
DIALOGUER – NEGOCIER
Il nous faudra donc dialoguer, communiquer, négocier avec notre Entourage pour que chacun puisse s’y retrouver.
Tout cela va demander du temps. Il faudra que chacun soit soucieux de l’autre. Tout devra se reconstruire dans le plus grand respect de chacun. C’est en s’unissant, en étant à l’écoute les uns des autres que le temps pourra faire son travail.
On en revient donc bien au TEMPS. Il faut persévérer, ne pas s’impatienter : tout reviendra petit à petit mais il ne faut pas brusquer les choses, il faut les laisser venir à nous. Lorsque nous allons mieux, notre Entourage va mieux aussi et au fil du temps nous voyons notre édifice se construire ou reconstruire.
Chaque jour qui passe nous fortifie. Bien sûr de temps à autre il y aura des « coups durs ». Ce n’est pas parce que l’on est abstinent que tout devient facile. Au contraire, à certains moments la vie ne nous fait pas de cadeau, certaines choses « oubliées » refont surface et là nous les prenons « à froid » car nous n’avons plus l’alcool pour anesthésier. C’est là qu’il faut être vigilant sachant que ce n’est pas en reconsommant que cela arrangera les choses. C’est là qu’il faut « prouver » que nous sommes capable de le faire, de tenir bon et que nous sommes passés à autre chose. Et si nous sommes capable de le faire nous serons fiers, heureux d’avoir réussi… alors cela nous encouragera à continuer nos efforts. Et encore une fois le temps fera son travail car à force de s’éloigner de l’alcool, nous ne serons plus dans « je dois faire attention, je fais l’effort », nous finirons par mettre en place un autre mode de fonctionnement, un autre mode de vie. L’alcool ne sera plus qu’un compagnon dont nous avons « divorcé » et nous saurons qu’il ne fait plus partie de notre vie. C’est cette nouvelle liberté qui nous permettra de continuer notre route sereinement et de mener à bien les projets que nous entreprendrons, tant pour nous que pour notre Entourage.