Accompagner un jeune c’est ETABLIR UN LIEN
ETABLIR UN LIEN c’est connaître le jeune, son milieu socio-professionnel, ses goûts, ses loirsirs, d’où il vient.
Ce contexte est impératif et prépondérant :
- * Pour déboucher sur un climat de confiance qui crée le dialogue.
- * Pour analyser notre « propre » regard, nous positionner et surtout pour établir le lien et trouver les mots appropriés pour connaître sa relation avec l’alcool et sa polyconsommation.
- * Pour gérer la peur face aux dégats occasionnés par ce phénomène vécu avec nos propres enfants. * Pour le choix des mots et des moments propices pour établir le dialogue. L’accueil du jeune est un élément important pour installer une relation et engranger une communication par un fil conducteur commun.
L’important c’est le jeune et pour aborder le problème alcool, il faut savoir être disponible, écouter, connaître, échanger et être curieux.
Il faut savoir se doter d’outils pour le sensibiliser sans à priori négatifs. Ne pas aborder le problème alcool par des contacts d’échecs, culpabilisants, des mots agressifs, des leçons de morale et des discours moralisateurs.
Nous ne devons pas oublier que pour nous aussi, l’alcool a d’abord été au début de notre consommation, un produit festif, de plaisir. Ce n’est que beaucoup plus tard qu’il est devenu source de souffrances pour nous.
Pour établir un bon contact, avec le jeune, il faut utiliser les ingrédients suivants : vécu, écoute, disponibilité, travail sur soi, reconnaissance, respect, tolérance.
Pour toute relation avec l’autre, et c’est encore plus vrai avec le jeune, il faut savoir créer la relation (faire connaissance, créer l’affiliation).
Il faut savoir prendre du temps pour créer cette relation afin de faciliter l’installation de la confiance.
Je vais créer de la relation en m’intéressant à la vie du jeune et non pas à ses problèmes.
Je m’intéresse à ses centres d’intérêts (famille, loisirs, études, travail…).
Je vais manifester des signes de reconnaissance : quand je m’intéresse à sa vie, je lui renvoie qu’elle a de la valeur pour moi, qu’elle est digne d’intérêt.
A partir du moment où je donne des signes de reconnaissance au jeune, je lui permets de retrouver un minimum d’estime pour lui.
Une chose est évidente, un jeune ne pourra se mobiliser pour trouver des solutions à ses problèmes qui si il a trouvé un niveau minimum d’estime pour lui.
Si ce jeune n’a pas de valeur à ses propres yeux, il n’y a aucune raison pour qu’il se mobilise pour lui-même.
Cette étape va permettre de repérer les ressources du jeune, de favoriser son énergie, de vivre ou revivre des sensations positives pour lui.
Cela va lui apporter un réconfort psychologique.
On va pouvoir lui demander de quoi il a besoin pour retrouver sa confiance.
Cela permet de ne plus focaliser sur « la dépendance » : ce jeune possège plein d’autres choses qu’il faut mettre en valeur.
Il faut utiliser un langage approprié au jeune, se servir de ses propres termes. Ensuite il faut reformuler pour vérifier que l’on a bien compris ce que ce jeune voulait nous dire.
L’idéal serait que quelques jeunes ayant une expérience à faire partager le fassent en formant leur propre Groupe, au sein de l’Association, et soient ensuite eux-mêmes les accompagnants des jeunes qui sont en demande d’aide.
Ce n’est pas (ou très peu) une pratique mise en place concernant la dépendance à l’alcool aujourd’hui… tout évolue, pourquoi pas dans ce domaine ? Les Groupes existants actuels, qui sont composés pour la plupart de Membres d’une moyenne d’âge certaine, sont convaincus que ce serait une avancée positive pour ces jeunes que d’avoir leur propre Groupe de parole afin qu’ils puissent retrouver les intérêts bénéfiques de la communication, de l’échange par des contacts plus « physiques », visuels, des échanges en « tête à tête », ou en groupe.
Ce que l’on trouve aujourd’hui (internet, portables…) même si on ne pourra bien entendu pas faire l’impasse sur ses moyens de communication rapides, efficaces dans bien des domaines, ne pourra jamais remplacer « la poignée de mains, l’accolade sur l’épaule, le mouchoir tendu pour éponger quelques larmes… ». L’un ne remplace pas l’autre : ce sont des moyens de communication complémentaires.